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Fiona, compte-rendu du premier festival de DO pour PAPYRUS, 2004

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Fiona, compte-rendu du premier festival de DO pour PAPYRUS, 2004 Empty Fiona, compte-rendu du premier festival de DO pour PAPYRUS, 2004

Message  Admin Mer 26 Aoû - 21:46

Festival de Danse Orientale à Paris


Nawal Benabdallah et son Association « Les Amis de Nawal », ont concocté ce Festival, qui a eu lieu du 8 au 12 avril 2004. Nous avons eu le grand plaisir d’un invité d’honneur exceptionnel, l’adorable Mahmoud Reda !

* * *

N’ayant malheureusement pas assisté à tous les événements du Festival, mon récit ne sera pas complet. Avec mon expérience de 15 ans de pratique de la danse orientale, je pensais être objective, lucide, bref critique. C’est raté ! je vais avoir beaucoup beaucoup de mal à délivrer une once de cynisme, un chouïa de raillerie décalée, bref à dire en trois dizaines de brillantes lignes pleines d’esprit « c’était pas mal, mais ç’aurait été mieux si… » … Mais voilà, je me suis trouvée dans un état d’exaltation merveilleux que je n’avais pas ressenti en danse depuis longtemps. Et je ne suis pas sûre de pouvoir expliquer pourquoi. Je n’étais pas la seule, de toutes jeunes femmes ferventes danseuses depuis leur enfance ont été émues jusqu’aux larmes par Mahmoud Reda et l’ambiance générale du Festival.
Comment expliquer ce coup de cœur ?

Les événements du Festival : spectacles, masters classes, ateliers, expositions, conférence et un documentaire fascinant sur Mahmoud Reda et sa troupe.

Le lieu : un hôtel parisien dont le sous-sol avait été aménagé pour l’occasion. Au bas de l’escalier, les participants aux masters classes étaient accueillis dans un hall aux mille taches de couleur des tableaux de Françoise Zingale, des objets de mosaïque de Cécile Barbara, des bijoux créés par Nathalie Lopez, des costumes et accessoires orientaux présentés par Abdou et Nazik.  

Avant le « masters » du matin, un échauffement tonifiant était proposé par Régine Fatticcioni. Régine nous réveillait le corps, mais aussi l’esprit par des exercices curieux et amusants.

Puis Mahmoud Reda a transporté les participants dans l’Egypte profonde, à travers des chorégraphies d’inspiration traditionnelle. Nous avons eu en deux séances quatre chorégraphies traditionnelles : Fallahin, Saïdi, Noubi et Ismaïlia et une partie d’une chorégraphie andalouse sur un rythme Samaï. Les enchaînements de Mahmoud Reda sont subtils et fluides ; il utilise pour ébaucher un nouveau mouvement le temps final du précédent, joue avec finesse sur les contretemps et fait se succéder tours ou demi-tours extérieurs ou intérieurs sans avoir tout à fait l’idée de nous égarer… Il parle un français bien meilleur qu’il veut l’avouer, d’une voix douce et confortable. Mahmoud Reda est très posé et calme ; c’est dû bien sûr à son âge, mais certainement aussi à la pratique de l’enseignement de la danse et à l’amour de son art qu’il a à cœur de transmettre.
Lors du documentaire qui lui était consacré, nous avons vu un florilège de ses créations chorégraphiques, basées sur la danse orientale et la danse contemporaine.

Le documentaire a montré quelque chose de saisissant : la danse orientale telle que nous la connaissons actuellement en était à ses balbutiements, elle n’existait que dans ses formes traditionnelles et ce sont les efforts de maîtres comme Mahmoud Reda qui l’ont fait évoluer et devenir ce qu’elle est. Mais dans les années 1960-1970, la Troupe Reda – créée en 1959 - montre davantage un style de danse dite « de caractère », c’est à dire ces danses de technique classique (ballet) auxquelles on rajoute des traits de caractère, des mouvements de danses traditionnelles : il peut s’agir de danses traditionnelles de pays très différents. Ici bien sûr ce sont les huit, les ondulations et les accents typiques des danses d’Egypte ; mais ces mouvements sont assez rares dans les chorégraphies des années 1960 et ils servent de ponctuation à la phrase chorégraphique. Le style de l’époque est riche en sauts, en battements, en déplacements complexes. On a l’impression de danse orientaliste plutôt qu’orientale ! c’était assez curieux de constater ceci, alors qu’actuellement la danse orientale évolue vers moins de déplacements et davantage de mouvements spectaculaires sur place. A noter que danseurs et danseuses de la Troupe Reda travaillaient tous les jours pendant une heure le ballet classique. Cet entraînement avait pour effet de fortifier le corps, mais aussi de permettre une grande précision du mouvement, qui fait parfois défaut aux danseurs orientaux actuels.

Les autres « masters » étaient animés par deux chorégraphes très différentes l’une de l’autre : Aïda Nour, déjà venue en France (à Grenoble et à Paris en 2003). Aïda donne l’impression d’une tranquille force de la nature. Si elle est posée et réservée, son style dément sa nature ! il est enlevé, riche et ses chorégraphies sont brillantes.

Fariza Sayed, dite Freiz, est une personnalité exubérante et joyeuse : elle nous a enseigné une chorégraphie avec sagattes, insistant sur les expressions du visage, la transmission du bonheur de danser au public. J’espère que cette femme charmante reviendra à Paris, j’ai vraiment adoré son rapport à la danse. Elle a fait aussi un atelier de canne, qui malheureusement n’a pas fait l’unanimité : elle y a montré un style très coquin, fort prisé en Egypte mais dont la plupart des danseuses françaises actuelles souhaitent s’éloigner eu égard à la réputation sulfureuse de la danse orientale.

Nawal Benabdallah et Nesma, une très belle professeure et danseuse de Madrid (Espagne), ont également animé un atelier de danse orientale. Toutes deux collaborent étroitement avec Mahmoud Reda et ont participé à plusieurs spectacles de la Troupe Reda en Egypte.

Miloudi Benslimane, musicien de la troupe Mimona, a aussi animé un atelier de percussion. Miloudi a eu fort à faire pour remotiver une troupe d’élèves fatigués de leurs deux masters (Mahmoud et Freiz) dans la journée ! mais nous avons réussi à travailler… Et il n’était pas ensuite facile de calmer notre enthousiasme !

La conférence de Christian Poché portait sur l’évolution des danses arabes, d’abord danses collectives, vers la danse individuelle. Christian Poché est co-auteur du livre « L’héritage des almées » paru en France aux éditions L’Harmattan.

Tout au long des ateliers le photographe Jean-Claude Fernandes nous a suivis, alternant film et photographie. Jean-Claude est passionné depuis longtemps par la Danse et ses photographies illustrent souvent les manifestations chorégraphiques parisiennes.

* * *

Franchement, il y aurait encore beaucoup à dire et je regrette de ne pas avoir participé à tous les événements – ateliers de Nawal et de Nesma, spectacles - pour vous les relater. Mais j’espère lors du prochain Festival avoir donné  à quelques « Papyrussiens » l’envie de venir à Paris ! un détail tout à fait personnel : j’ai retrouvé pendant le Festival des danseuses et professeures que je n’avais pas vu depuis longtemps. Ceci ajoute encore au charme du Festival ; j’ai eu un peu l’impression d’être dans un moment de grâce où le temps est comme suspendu…

Fiona  
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